Les puces sont indispensables aux ordinateurs et aux smartphones
Notre vie quotidienne n’est plus concevable sans un PC performant et un téléphone connecté. Les puces électroniques se trouvent au cœur des PC portables et des téléphones mobiles.
Les CPU, processeurs centraux, assurent le fonctionnement de ces appareils incontournables. Les GPU, processeurs graphiques, servent à reproduire les images des jeux vidéos, et elles sont aussi indispensables à de nombreuses applications de l’Intelligence Artificielles.
Le modèle d’Intel est menacé par ses nouveaux concurrents
La firme de Santa Clara a été créée en 1968 par des pionniers des semi-conducteurs. C’est un fabricant intégré, qui conçoit et produit ses propres processeurs. Le modèle d’Intel s’oppose ainsi à celui des nouveaux fabricants dits fabless, c’est-à-dire sans usine. Ces derniers se réservent la conception des puces, mais sous-traitent la fabrication proprement dite.
Le modèle économique d’Intel lui a permis de contrôler toute la chaîne de production et d’acquérir une position dominante dans son secteur. L’entreprise américaine a été au centre de la révolution de la micro-informatique au siècle dernier. Elle est cotée à New York et fait partie des indices boursiers Nasdaq-100 et S&P-100.
L’agilité de concurrents n’ayant pas besoin d’investir dans des usines nécessitant des capitaux importants a cependant rebattu les cartes. Il est beaucoup plus facile de créer un bureau d’étude de cent ou deux cents ingénieurs que de mettre en place une usine entière de microprocesseurs. Les nouveaux entrants ont ainsi pu défier Intel bien que disposant au départ de ressources bien plus faibles.
L’architecture ARM a permis d’utiliser l’IA dans les smartphones
L’architecture ARM tire son nom de l’acronyme Advanced RISC Machines. Il s’agissait initialement de processeurs à faible consommation, utilisés par exemple dans les calculatrices électroniques. L’architecture ARM à 64 bits actuellement proposée est l’héritière de ces premiers systèmes.
Les nouveaux processeurs ARM ont hérité de la frugalité énergétique de leurs prédécesseurs. Ils sont ainsi particulièrement prisés des fabricants de smartphones, en évitant un épuisement trop rapide de la batterie.
Les systèmes sur puce Qualcomm Snapdragon font partie de cette famille. Ils ont fait sensation lorsque leurs capacités d’intelligence artificielle ont permis au sud-coréen Samsung de proposer une traduction vocale en temps réel. Cette prouesse technologique paraissait pourtant hors d’atteinte il y a quelques années.
Intel n’entend pas se laisser déborder
La part de marché d’Intel s’érodait depuis quelques années. L’émergence de ces nouvelles puces ne peut qu’accélérer le mouvement. La menace est évidente pour la firme de Santa Clara, qui pourrait passer de leader incontesté à dinosaure de l’électronique en quelques années. Son PDG, Pat Gelsinger, a pris la mesure du danger et adopté une stratégie originale.
Il propose tout simplement de mettre ses usines à la disposition d’autres fabricants de puces. Les processeurs concurrents pourraient ainsi être fabriqués dans les mêmes usines que les processeurs maison d’Intel ! La proposition peut paraître paradoxale, mais elle n’est pas dénuée de sens.
Intel dispose de nombreuses usines, la plupart situées hors de Chine. Il a encore renforcé ses capacités en 2022, en rachetant le fabricant israélien Tower Semiconductor.
Les fabricants fabless ne disposent pas d’usines en propre. Leurs sous-traitants sont souvent implantés en Chine. Ils sont ainsi menacés pas les sanctions et les manœuvres américaines contre les industries de pointe de ce pays. L’administration étasunienne a, par exemple, dissuadé récemment les Pays-Bas d’exporter vers la Chine des machines indispensables à la fabrication des circuits imprimés les plus performants. Le recours aux usines d’Intel pourrait donc être un accord gagnant-gagnant !