Le rôle central de son flamboyant dirigeant dans le succès de Tesla n’empêche pas certains de s’interroger. Serait-il sur le point de quitter la direction de la firme ?
La success story a été lente à se dessiner
La valorisation boursière impressionnante de Tesla a fait oublier que ce succès n’était pas écrit d’avance. Il a fallu vingt ans pour que le constructeur nommé en l’honneur du pionnier serbe de l’électricité devienne un acteur incontournable de la mobilité électrique !
Elon Musk n’était que l’un des cinq cofondateurs de l’entreprise. Il a progressivement concentré les pouvoirs entre ses mains avant d’en prendre personnellement la direction. Son rôle a été crucial lors de l’industrialisation de la Model 3. L’entreprise est alors sortie de son rôle de constructeur de niche pour devenir la rivale des firmes automobiles installées depuis des décennies.
La Model 3, même en fin de carrière, reste incontournable. Il suffit d’une augmentation à venir du prix de la Tesla Model 3 ou de la sortie d’une version discount de la Tesla Model 3 pour que tout le monde en parle !
La fin d’un cycle est peut-être proche
Certains analystes estiment qu’il serait temps qu’Elon Musk passe la main. Sa personnalité entière, qui a fait son succès, peut nuire à l’image de marque de la société. Son caractère autocratique est mieux adapté à la phase de développement d’une entreprise qu’à la gestion des affaires courantes.
L’intérêt nouveau de Musk pour la politique a renforcé ses supputations. Il a apporté de façon ostensible son soutien à la candidature de Donald Trump. Ce dernier a dit qu’il prévoyait de lui confier un rôle dans la future administration républicaine. De telles fonctions seraient bien évidemment incompatibles avec la direction d’une entreprise comme Tesla.
Elon Musk n’est pas encore à Washington
L’élection de Donald Trump est loin d’être acquise. Il était donné favori avant que Joe Biden ne renonce, mais semble à la peine depuis la candidature de Kamala Harris. Après avoir axé toute sa campagne pendant des mois sur l’âge de son rival, il a été pris à contre-pied par l’émergence d’une quinquagénaire. C’est maintenant lui qui fait figure de candidat trop âgé !
Les nominations aux postes importants doivent recevoir l’aval du Sénat des États-Unis. Celui-ci est élu en même temps que le président, mais indépendamment. Il est actuellement dominé par une courte majorité démocrate de 51 sièges contre 49. L’aval du Sénat américain à une personnalité qu’Elon Musk n’aurait donc rien d’automatique !
Un éventuel départ créerait un vide
La direction très centralisée d’Elon Musk n’a pas permis l’émergence d’un dauphin. S’il devait abandonner son poste pour raisons politiques ou s’il choisissait d’y renoncer pour raisons personnelles, nul ne sait qui pourrait le remplacer… ni si le remplaçant serait à la hauteur !
L’inquiétude qu’un tel changement pourrait créer est sans doute le meilleur argument pour que Musk reste aux manettes. Les marchés boursiers préfèrent sans doute un dirigeant aux défauts connus qu’un arrivant amenant de l’incertitude. Vu la valorisation record de Tesla, personne n’a intérêt à prendre le risque d’une baisse brutale du titre…