Apple a proposé un avant-goût des fonctionnalités utilisées à l’intelligence artificielle générative, cumulées sous la bannière d’Apple Intelligence. C’est une innovation qu’il faudra encore peaufiner, puisque tout ce qui a été préétabli durant la WWDC n’est pas encore accessible.
Les fonctionnalités d’Apple Intelligence
Elles sont nombreuses et parmi elles on peut citer les outils d’aide à l’écriture ou le moteur de recherche avancé dans l’App photo par exemple. Ce n’est qu’un avant-goût de ce qui vous attend, car la liste des nouvelles fonctions est très exhaustive. Il y a également l’outil de conception d’images ou Image Playground, les Genmojis qui « fusionnent » les émojis, la baguette magique qui permet de supprimer des éléments indésirables dans Photos, le dispositif de notifications prioritaires. Il y a d’autres fonctionnalités, comme les langues en dehors de l’anglais américain, qui seront insérées, de même que l’insertion de ChatGPT qui est également prévue.
Toutes ces idées ne concernent que les nations où Apple Intelligence sera accessible. Ce qui n’est pas le cas ni de la Chine et de l’Union européenne. En Europe, Apple a même annoncé que ces fonctions ne seront pas disponibles cette année à cause du règlement sur les marchés numériques (DMA).
Le DMA au centre du conflit
La pomme du désaccord ? Le Digital Markets Act (DMA). Cette règlementation européenne insiste à créer de la concurrence dans le domaine numérique. Apple sous-entend que le DMA l’amène à mettre en péril la sécurité de ses offres. Vestager répond : « L’obligation qu’ils ont au sein de l’Union européenne est de s’adonner à la concurrence. C’est la version exposée de la règlementation sur les marchés numériques ». Un échange de sourds qui ne fait que s’empirer.
Bien que les récents propos de Margrethe Vestager présentent qu’elle a peu de compassion pour les arguments d’Apple, la société a déjà révisé certains des accords qu’elle a soumis pour mettre ses actions commerciales en adéquation avec la DMA ou des règles identiques qui se développent au sein d’autres pays.
Il faut rappeler qu’Apple Intelligence représente l’ensemble des fonctionnalités qui se rapportent à l’IA. On remarque qu’Apple n’a pas modifié ses propos dans ses échanges avec l’UE. La société n’apprécie pas le DMA et l’a clairement fait savoir de vive voix. Elle s’est plainte surtout des nouvelles restrictions qui peuvent conduire à une réduction du niveau de sécurité sur les machines au sein de l’Europe.
La sanction record qui plane
L’enjeu est extrême pour Apple. La société fait déjà l’objet d’une enquête pour non-respect du DMA, surtout en ce qui concerne ses actions sur l’App Store.
En cas de pénalisation, la contravention pourrait atteindre les 10 % de son chiffre d’affaires par an au niveau mondial. Cela correspond éventuellement à 38 milliards de dollars. Une somme colossale qui pourrait même faire douter le géant de Cupertino.
Le choix d’Apple va apporter une très forte concurrence dans le secteur des paiements mobiles, ce que souhaitait essentiellement la Commission européenne avec qui Apple noue des relations tendues depuis de longues dates.
La stratégie périlleuse d’Apple
En refusant d’effectuer le lancement d’Apple Intelligence en Europe, l’entreprise est dans une mauvaise spirale. Elle prend le risque de se faire contrarier aussi bien par les régulateurs, mais également les consommateurs au sein de l’Union européenne. Ces derniers pourraient se sentir entravés, privés des dernières nouveautés de la marque à la pomme. Une méthode qui peut se retourner contre la firme plus tard, quand bien même, c’est plutôt l’Union européenne qui est fustigée pour le moment par les clients d’Apple.