Transformer les hommes en « surhumains », c’est ce que promet l’implant cérébral créé par Neuralink. Mais ce n’est pas pour tout de suite. La start-up d’Elon Musk se heurte à un obstacle imprévu.
Qu’est-ce que Neuralink ?
Neuralink est une start-up fondée par Elon Musk en 2016. Le patron de Tesla et de Space X rêve de nous rendre tous « surhumains ». Le super-pouvoir : échanger avec des ordinateurs par la pensée, se servir d’internet sans aucune autre interface. Vous pourriez alors parler plusieurs langues sans efforts, ouvrir votre portière de voiture par télépathie…
Pour cela, Neuralink a créé un implant, pas plus gros qu’une pièce de monnaie. Il est installé dans le cerveau et dispose de milliers d’électrodes et de fils. Captant les données cérébrales, il les envoie directement sur un ordinateur.
Le premier implant transplanté chez un homme en janvier 2024
Après plusieurs années de recherche, Neuralink a reçu l’autorisation de l’Agence américaine de régulation des médicaments et appareils médicaux pour des essais sur l’homme de son implant cérébral.
Juste avant, un essai sur un macaque avait été une réussite : le singe avait réussi à jouer à un jeu vidéo, sans se servir de manette ni de clavier.
C’est donc en janvier 2024 que Noland Arbaugh, 29 ans, tétraplégique, devient le premier homme à recevoir l’implant de Neuralink. Deux mois plus tard, en mars, la start-up publie une vidéo le montrant en train de jouer aux échecs sur internet, par la pensée. Une réussite !
Malheureusement, ce sera de courte durée.
Une première difficulté
Seulement quelques semaines après l’opération, l’euphorie est retombée. Noland Arbaugh a de plus en plus de mal à contrôler le curseur de la souris sur son écran d’ordinateur.
L’explication : des fils se sont rétractés du cerveau, le nombre d’électrodes efficaces a diminué.
Heureusement, Neuralink a réussi à contourner l’obstacle. En modifiant un algorithme d’enregistrement, la start-up a amélioré la traduction des signaux et l’interface utilisateur.
D’ailleurs, le patient retrouve rapidement ses capacités. Il passe désormais des heures et des heures devant son ordinateur. Pour l’essai clinique bien sûr, mais pas seulement : il a retrouvé le plaisir de jouer à des jeux vidéos, ce qu’il n’avait pas pu faire pendant huit longues années.
L’objectif de cinq patients implantés en 2024
Face à cette première réussite, les ambitions de Neuralink étaient élevées. Elon Musk annonçait alors l’objectif d’implanter son implant neuronal sur cinq autres patients au cours de l’année 2024.
C’est le patron de Tesla et de Space X qui l’avait indiqué lui-même lors d’une conférence en direct sur le réseau social qui lui appartient, X, anciennement Twitter.
Mais ce n’est pas tout. Neuralink veut aussi aller plus loin. En implantant des fils plus en profondeur dans le cerveau, elle serait capable d’améliorer les capacités des patients en augmentant la bande passante. Et avec un deuxième implant installé dans la moelle épinière, elle pourrait permettre aux personnes souffrant de handicaps physiques de retrouver leur mobilité !
Un deuxième patient bientôt implanté ?
Au mois de mai, Elon Musk informait chercher un deuxième patient. Quelques semaines plus tard, le candidat est trouvé. Il s’agit d’une personne atteinte d’une sclérose latérale amyotrophique (autrement appelée la maladie de Charcot). Mais avant l’opération, des tests sont bien sûr réalisés. Et, cette fois, les résultats ont montré des problèmes médicaux supplémentaires, selon Bloomberg. La deuxième implantation est donc annulée.
Pas question pour autant de laisser tomber. Un autre candidat aurait été trouvé. Cette fois, à priori, pas de contre-indication médicale. L’implantation doit avoir lieu en ce mois de juillet 2024.