Après une mission de sept ans dans le vide sidéral, la sonde américaine Osiris Rex a renvoyé sur Terre sa capsule contenant les prélèvements réalisés sur un astéroïde. Les scientifiques ne s’attendaient pas à devoir patienter cinq mois pour récupérer les échantillons.
La mission Osiris Rex
La mission Osiris Rex a été lancée par une fusée Atlas V en 2016. Son objectif : Bénou, un astéroïde géocroiseur. La cible présentait un double intérêt, à savoir la proximité de l’objet avec la Terre et sa conception primaire, remontant aux origines du Système solaire.
Au début de l’année 2019, la sonde se met en orbite autour de Bénou. Ce n’est que le 20 octobre 2020 qu’elle effectue sa première collecte d’échantillons. La sonde amorce son retour vers la Terre entre mai 2021 et septembre 2023.
Des difficultés à récupérer les échantillons
L’extraction des échantillons contenus dans la capsule de la sonde a été particulièrement compliquée. Le contenant est scellé par 35 vis, garantissant l’étanchéité. Deux des vis sont grippées et il faudra cinq mois aux spécialistes pour parvenir à récupérer la précieuse matière.
La mission américaine a permis de rapporter de Bennu 121,6 grammes de matière pour un objectif initial de 60 grammes. Les scientifiques attendent de précieuses informations de l’analyse des échantillons récupérés sur Bénou. Ils espèrent pouvoir améliorer leur compréhension de la formation du Système solaire et notamment de l’apparition de l’eau et de la vie sur la Terre.
Les succès précédents : le Japon et l’Europe
Deux sondes japonaises en quête d’astéroïdes
La NASA n’est pas la première agence spatiale à réaliser l’exploit de collecter et de ramener sur Terre des échantillons d’astéroïdes. La Jaxa, l’agence spatiale japonaise, a envoyé deux missions nommée Hayabusa, “Faucon pélerin” :
- Hayabusa 1 vers l’astéroïde Ikokawa, lancée en 2003 et revenue sur Terre en 2010
- Hayabusa 2 vers Ryugu, lancée en 2014 et revenue sur Terre en 2020
Le robot largué par la sonde japonaise Hayabusa 2 avait la taille d’une boîte à chaussures et une masse d’environ 10 kg. Mascot, de son nom, a été conçu par une firme franco-allemande. Les deux missions japonaises ont ramené respectivement moins d’un milligramme et 5,4 grammes de matière.
L’épopée européenne sur une comète
La mission de l’agence spatiale européenne, l’ESA, a été baptisée Rosetta. En 2004, elle décolle de Kourou à bord d’une fusée Ariane 5. Elle arrive 10 ans plus tard sur la comète 67P / Tchourioumov – Guérassimenko, surnommée Tchouri. L’atterrisseur Rosetta réalise un travail d’analyse remarquable, détectant notamment des molécules organiques à la surface de la comète.
Perspectives
En 2029, l’astéroïde Apophis, avec ses 375 mètres de diamètre, devrait frôler la Terre en croissant à seulement 32 000 km. La mission de l’ESA baptisée Ramsès (Européen Space Agency) devrait escorter Apophis pour analyser l’influence de la Terre sur ce corps céleste à la dérive. La sonde européenne devrait être rejointe par sa consœur américaine Osiris-APEX. Il s’agit de la même sonde qui a survolé Bénou et renvoyé la capsule avec les échantillons sur Terre.
Les astéroïdes représentent dans l’imaginaire collectif un danger d’extinction, notamment avec le cataclysme ayant entraîné la disparition des dinosaures et les films hollywoodiens comme Armageddon. Pour les agences spatiales, il s’agit de mines d’informations précieuses pour comprendre notre Système solaire et la formation de notre planète.