Instauré en 2021, l’indice de réparabilité électroménager a pour ambition de s’opposer à la durée de vie limitée des appareils électroniques. Prenant la forme d’une note de 1 à 10, cet outil vise à informer les consommateurs sur la facilité de réparation des articles qu’ils achètent.
Son but principal est non seulement d’inciter les gens à acquérir des produits plus durables, mais aussi de favoriser l’écoconception. Cependant, l’association UFC-Que Choisir tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. Selon elle, l’indice ne tient pas ses promesses et présente de nombreuses failles.
L’indice de réparabilité, un outil prometteur défaillant ?
Lorsqu’il a été officiellement lancé, l’indice de réparabilité avait de grands objectifs, celui d’encourager les clients à privilégier des appareils simples à dépanner. De ce fait, les équipements concernés, électroménagers, smartphones, téléviseurs et ordinateurs portables, se voient attribuer un score sur 10. Pour avoir une note, des critères comme le démontage, la documentation fournie ou la disponibilité des pièces détachées sont pris en compte.
Toutefois, l’Union Fédérale des Consommateurs-Que Choisir a souligné que ce dispositif possède des défauts. D’après l’association, les résultats sont parfois incohérents puisqu’il existe des facteurs moins essentiels qui pèsent sur la somme totale des points. Cette approche minimise l’importance des critères clés, ce qui réduit son intérêt auprès des utilisateurs.
Un affichage insuffisant dans les magasins et sur les sites web
En plus des problèmes de calcul, l’indice de réparabilité souffre d’un défaut d’affichage qui limite son impact sur les consommateurs. L’association UFC-Que Choisir a réalisé une étude sur neuf plateformes de vente en ligne et sur 330 produits. Seuls 42 % des articles testés affichaient clairement leur indice de réparabilité à proximité du prix.
Certaines enseignes, comme Leroy-Merlin et Boulanger, respectent mieux l’obligation avec des taux de conformité atteignant respectivement 100 % et 95 %. D’autres établissements, tels que Amazon ou Carrefour, peinent à l’appliquer avec seulement 22 %, voire 0 % d’affichage respecté. Par conséquent, cette absence de visibilité limite l’influence de l’indice sur les décisions d’achat. Vu que les clients sont mal informés, ils ne remarquent pas la présence de ce score ou ne comprennent pas son principe.
Un indice qui favorise certains fabricants
L’une des critiques majeures formulées par UFC-Que Choisir concerne la manière dont l’indice semble favoriser artificiellement certains fabricants. Selon l’association, le système de notation actuel est conçu pour donner une bonne image des produits, même lorsque leur réparabilité est limitée.
En attribuant un poids équivalent à des critères comme le prix des pièces détachées, il n’accorde pas d’importance à des éléments critiques, en particulier la durée de disponibilité des composants de rechange. Ce déséquilibre peut donc conduire à des absurdités dans les résultats et montre que l’indice ne remplit pas son rôle.
Des perspectives d’amélioration pour répondre aux attentes des consommateurs
Face à ces constats, l’UFC-Que Choisir appelle à une réforme de l’indice de réparabilité pour en faire un outil véritablement utile. Parmi les recommandations figure la revalorisation du critère de disponibilité des pièces détachées qui devrait peser davantage dans la note finale. En effet, sans pièces accessibles et à prix abordable, la réparabilité reste illusoire pour la majorité des consommateurs.
L’association propose également de rendre obligatoire l’affichage de la grille de notation détaillée afin que les acheteurs puissent comprendre le but de cette note globale. Dans les années à venir, cet outil doit évoluer avec l’ajout de nouveaux critères comme la fiabilité à long terme des appareils électroménagers.