Mis en place en décembre 2022, le bonus réparation est une mesure gouvernementale qui vise à favoriser la réparation des appareils électroménagers en France. Une réforme aussi avantageuse pour les consommateurs que pour les réparateurs…
Une tendance qui monte
Depuis le lancement de l’aide, qui a été revalorisée en janvier dernier, les demandes de réparations ont le vent en poupe dans l’Hexagone.
Pour bénéficier de 15 à 60 euros de réduction sur leur facture, les consommateurs doivent solliciter les services d’un réparateur détenant le label « QualiRépar ».
Selon les experts, ces entreprises éligibles ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 15 % depuis le premier trimestre 2023. Elles font en outre état d’une clientèle plus fidèle.
« Notre pays compte actuellement près de 1500 réparateurs labellisés« , explique Ecosystem. « Près d’un tiers de ces professionnels sont des indépendants et des artisans. Grâce au succès du bonus réparation, de plus en plus de sociétés souhaitent obtenir le label « QualiRépar ». »
L’éco-participation au cœur du système
Ce sont au total 73 types d’appareils électroniques qui sont éligibles à cette subvention étatique. Ceux qui font le plus l’objet de réparation sont les smartphones, les ordinateurs portables, les lave-linges, les lave-vaisselles et les réfrigérateurs.
La déduction du bonus est effectuée directement sur le tarif final payé par le consommateur. Les réparateurs transmettent ensuite la facture à des éco-organismes, tels qu’Ecosystem, qui possèdent un fonds de remboursement dédié. Celui-ci est alimenté essentiellement par l’éco-participation, coût ajouté au tarif des appareils neufs commercialisés en France.
Une consommation plus consciente
« Les Français sont de plus en plus nombreux à considérer la réparabilité comme un facteur crucial lors de l’achat de leurs appareils électroménagers« , révèle Camille Beurdeley, la déléguée générale du GIFAM (Groupement des marques d’appareils pour la maison).
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) précise dans une étude que 81 % des consommateurs en France apprécient l’idée de donner une seconde vie à leurs appareils. Néanmoins, 36 % d’entre eux les font réparer, les autres estimant que la procédure est trop onéreuse (voire illogique, lorsque son prix dépasse celui du produit neuf) ou ayant peur de se faire arnaquer…
Le bonus réparation ne prend toutefois pas en compte les produits assurés ou sous garantie. Un coup dur pour certains magasins, tels que Darty et Boulanger, qui proposent à leur clientèle un abonnement réparation.
Les éco-organismes constatent par ailleurs que certaines sociétés de réparation tentent de frauder en leur envoyant plusieurs fois la facture d’un même appareil. Ces actions malhonnêtes les obligent à renforcer leurs contrôles.
Assurer la relève
Le secteur doit également relever un défi de taille : recruter de la main-d’œuvre pour satisfaire les demandes grandissantes des consommateurs.
« La France aura besoin d’environ 3000 réparateurs labellisés dans les prochaines années » explique Camille Beurdeley. « Nombreuses sont les entreprises individuelles et familiales qui peinent à trouver des personnes pour reprendre leur activité. »
« Depuis quelques années, nous notons que la ressource technique se fait de plus en plus rare », conclut David Tourquetil, directeur des services chez Boulanger. « Il s’agit pourtant d’un métier intéressant, avec des relations très satisfaisantes avec la clientèle. Pour améliorer la situation, il faudrait un dispositif rémunérant les réparateurs. »
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