Votre téléviseur ne s’allume plus ? Ne le changez pas, réparez-le ! C’est ce que font aujourd’hui de plus en plus de Français lorsqu’il s’agit de leurs appareils électroménagers. En effet, les grandes marques constatent aujourd’hui que leurs clients préfèrent réparer plutôt que d’acheter un nouveau produit. Ce comportement se retrouve également chez de nombreux acteurs de l’industrie, ce qui laisse présager une augmentation de la pratique de la réparation au sein de notre vie quotidienne.
C’est officiel : les consommateurs privilégient désormais la réparation au remplacement
Si le contexte actuel de l’inflation ne permet pas de constater une augmentation époustouflante de la réparation d’appareils de maison, on note néanmoins une baisse de 10% des achats de produits remplaçant une machine cassée. À la vue de l’augmentation du prix des pièces rechange, ces chiffres demeurent significatifs. On pourra noter par ailleurs que ce sont bien les motivations économiques qui demeurent un frein quant au choix de la réparation. Un frein contre lequel l’État souhaite désormais lutter.
Le gouvernement s’engage dans la lutte pour la réparation
L’augmentation du coût de la vie ayant eu raison des aides accordées par le ministère de la Transition écologique, ce dernier a doublé le montant du bonus réparation depuis le 1er janvier dernier. Pour rappel, ce dispositif existant depuis décembre 2022 octroie une réduction des factures effectuées auprès d’un réparateur labellisé. Cette aide pouvant être perçue après les périodes de garantie explique également l’intérêt des usagers pour la réparation.
Du côté du Parlement européen, c’est une loi votée le 23 avril dernier qui risque dorénavant de changer la donne : les fabricants seront bientôt obligés de fournir des services de réparation post-garantie, tandis que les consommateurs devraient avoir un accès facilité aux pièces de rechange. La Commission européenne a, en effet, déclaré que plus de 77% des citoyens européens choisissent la réparation au remplacement des objets.
Une aubaine pour les utilisateurs, une opportunité business pour les commerçants
Si ces progrès promettent un impact bénéfique sur nos finances, les entrepreneurs cherchent par ailleurs à surfer sur cette mode de la réparation. C’est le cas notamment de start-up telles que Murphy, une entreprise française, qui offre un service de réparation à domicile, en moyennant un abonnement mensuel. Les fabricants ont aussi su s’approprier la tendance en travaillant sur des objets plus durables.
Le projet nommé l’Increvable, imaginé par les designers Christophe Santerre et Julien Phedyaeff témoigne de cette logique proposant des produits domestiques pérennes aux consommateurs : le but de l’Increvable est de concevoir un lave-linge que l’usager puisse garder à vie, grâce à des pièces interchangeables aisément modifiables. Si le projet est encore à la recherche de financement, son annonce a suscité un vif intérêt de la part de la presse et des grandes enseignes.
Vers une apparition d’une nouvelle typologie d’usagers : les consom’acteurs
Alors que nous nous engouffrons doucement au sein de l’ère post-industrielle, il semblerait que nos manières de consommer, ainsi que notre rapport aux objets soient en pleine évolution.
Plus qu’une simple mode, il apparaît que la pratique de la réparation traduise une réelle volonté de l’usager à devenir un acteur dans sa propre consommation. La prolifération de structures solidaires et de ressourceries marque également l’avènement d’un nouveau profil de consommateur, plus engagé et conscient.
Le marché de l’électroménager change de visage pour devenir plus responsable. Si le sujet vous intéresse, nous avons également écrit un article afin de tout savoir sur les garanties. De même, vous pouvez découvrir nos guides sur les lave-linges et les réfrigérateurs.