L’Union européenne a décidé de faciliter la réparation des appareils électroménagers.
La réparabilité est un réel problème
Nos ancêtres faisaient tout réparer, et gardaient les mêmes appareils le plus longtemps possible. Cette habitude s’est un peu perdue au fur et à mesure que la main d’œuvre devenait plus chère et que la fabrication en chaîne abaissait le coup du neuf. L’intérêt économique de la réparation est devenu moins évident.
Nous avons certes toujours le réflexe de réparer une automobile comme une Renault Twingo électrique, compte tenu de l’investissement initial d’un tel achat. Le vélo électrique est lui aussi onéreux, ce qui a entraîné l’apparition de nombreux ateliers dédiés.
La réparation d’un smartphone, fut-il dernier cri comme le Pixel 9, est plus délicate. Le simple changement de batterie, pourtant prévisible, est difficile sans recourir à l’expertise d’un professionnel. Les politiques des fournisseurs de téléphonie ont d’ailleurs longtemps incité à échanger son vieux téléphone contre un neuf dès que possible, sans se soucier de la possibilité de garder son ancien smartphone.
La nouvelle règle oblige les constructeurs à réparer
La Commission Européenne veut inciter à réparer. La nouvelle réglementation concerne des appareils dits « réparables par nature ». Il s’agit notamment des téléphones et de l’électroménager. Les smartphones vont rapidement rejoindre cette liste d’appareils à réparer.
La fabricant aura l’obligation de réparer dans un délai raisonnable plutôt que d’échanger durant la garantie. Celle-ci doit être au minimum de deux ans, mais elle est plus être plus longue à l’initiative du constructeur. Le seul cas où la réparation n’est pas obligatoire, c’est lorsqu’elle est techniquement impossible. La Commission ne détaille pas cette impossibilité, laissée à l’appréciation de la jurisprudence. On peut, par exemple, penser qu’un appareil ayant pris feu à la suite d’un court-circuit interne serait considéré comme irréparable.
L’obligation de réparation persiste au-delà de la garantie, pendant cinq ou dix ans suivant la nature de l’appareil concerné. La différence est que la réparation se fait cette fois-ci aux frais du consommateur et non plus du fabricant.
Une plate-forme en ligne permettra au consommateur de choisir son réparateur
Chaque pays devra mettre en place un site internet listant les réparateurs et les vendeurs de produits reconditionnés. L’utilisateur aura ainsi accès facilement à des professionnels capables de remettre en état son appareil. Il pourra se renseigner sur les modalités de prise en charge à l’aide d’un formulaire standardisé.
La mise en place de cette nouvelle réglementation est supposée permettre aux consommateurs européens d’économiser 176 milliards d’euros sur 15 ans, soit un peu moins de 12 milliards d’euros par an. Elle a aussi pour intérêt de réduire significativement la production de déchets dans l’Union Européenne.
La démarche nécessite l’adhésion des professionnels et des consommateurs
L’intention est louable, mais rien ne sera possible si les consommateurs et les professionnels ne sont pas au rendez-vous. Le coût de la réparation est souvent un frein. La Commission espère enclencher un cercle vertueux qui ferait baisser ce coût et la rendrait donc plus intéressante.
L’adhésion du consommateur est également essentielle. Il faut que celui-ci ne cède plus à la tentation d’acheter à tout prix le dernier modèle quand il dispose encore d’un appareil fonctionnel à condition d’être réparé !