Telegram, l’une des applications de messagerie instantanée les plus populaires du monde, est désormais ciblé par l’Union européenne. Actuellement, Bruxelles mène une enquête pour déterminer si la plateforme dépasse les 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels en Europe. En effet, ce seuil pourrait reclasser Telegram dans la catégorie des VLOP, Very Large Online Plateforms. Si cela se confirme, cette société de Pavel Durov serait donc soumise à des obligations bien plus strictes sous le Digital Services Act. Alors, quels sont les réels enjeux de cette investigation ? Qu’en est-il des conséquences potentielles pour l’app et ses millions de membres en Europe ?
La DSA et ses exigences pour les plateformes en ligne
Le Digital Services Act, ou DSA, est un règlement qui vise à encadrer les services numériques opérant au sein de l’Union européenne. En d’autres termes, il impose des obligations strictes aux différentes plateformes en ligne. Pour les Very Large Online Plateforms, ces exigences sont particulièrement lourdes.
Ayant plus de 45 millions d’utilisateurs dans l’UE, ces VLOP doivent renforcer la modération des contenus, supprimer les publications illégales et lutter contre les fausses informations. Par ailleurs, elles sont tenues de fournir des rapports de transparence et de permettre un audit indépendant de leurs algorithmes. Si Telegram est désignée comme VLOP, elle devra se conformer à ces règles qui risquent de transformer son mode de fonctionnement.
La controverse autour des chiffres d’utilisateurs de Telegram
La question de nombre d’usagers sur cette application de messagerie instantanée est au cœur d’une controverse majeure. En février 2024, la plateforme déclarait avoir 41 millions d’internautes actifs tous les mois, un chiffre en dessous du seuil critique de 45 millions.
Cependant, en août 2024, Telegram n’a pas fourni de mise à jour précise de ce chiffre. Il se contente simplement d’affirmer qu’il restait « nettement en dessous » des 45 millions, ce qui a éveillé les soupçons de Bruxelles. La Commission européenne enquête activement pour vérifier ces données et suspecte que le nombre réel d’utilisateurs pourrait être plus élevé. Dans le cas où ces suspicions se confirment, Telegram devra être reclassée en VLOP, entraînant ainsi des obligations réglementaires bien plus strictes.
L’enquête en cours de Buxelles
Afin de déterminer le nombre réel d’utilisateurs actifs de Telegram en Europe, Bruxelles a lancé une enquête approfondie. Pour rappel, cette décision a été prise suite à l’absence de mise à jour précise des chiffres par la plateforme en août 2024. La Commission européenne utilise divers outils et méthodes révolutionnaires pour calculer ces données.
En principe, elle s’appuie sur des informations fournies par les fournisseurs d’accès Internet, des analyses de trafic, et d’autres sources indépendantes. Si l’enquête révèle que Telegram dépasse la barre de 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels, la plateforme sera classée « very large online platform » (VLOP). Dans le cas contraire, Telegram pourrait éviter cette classification, mais les tensions avec les régulateurs européens persisteront, ce qui entraîne des sanctions ou une surveillance accrue.
Telegram face à la pression européenne, quelles en sont les conséquences ?
Face à l’intensification de la pression de l’Union européenne, Telegram pourrait être contraint de modifier profondément son fonctionnement. Cela pourrait poser des défis pour l’application puisqu’elle se repose sur la confidentialité et la liberté d’expression. Les utilisateurs européens pourraient voir leurs échanges plus étroitement surveillés. De plus, Pavel Durov, le fondateur de ce service de messagerie instantanée, risque de se retrouver sous une pression juridique croissante.