La présentation d’Optimus à la Conférence Mondiale sur la Robotique organisée à Pékin a relancé les spéculations sur la stratégie de Tesla dans le domaine. La firme américaine est-elle prête à conquérir la Chine ?
Une présentation décevante mais intrigante
La présentation du robot Optimus par la firme à la capitalisation boursière record est un événement. Les annonces de la société d’Elon Musk, celui qui est pour l’instant PDG de Tesla sont systématiquement scrutées par tous les analystes.
Ceci étant, la présentation du robot à Pékin était statique. Le robot était montré sous une vitrine, sans démonstration, exactement comme une poupée Barbie dans sa boîte. Aucune démonstration de ces capacités n’était programmée. Alors qu’un robot est utilisé pour construire des voitures par BMW, celui de Tesla semble pour l’instant aussi figé qu’un figurant du musée Grévin !
Un développement semble-t-il retardé
La raison de cette absence de démonstration pratique est peut-être à rechercher du côté des retards du programme Optimus. Le calendrier a déjà été décalé d’une année. L’utilisation en interne dans les usines de Tesla ne se fera qu’en 2025 et pas en 2024 comme initialement prévu. Rien ne garantit que les mille unités prévues seront d’emblée déployées. La commercialisation pour des tiers est quant à elle repoussée à 2026 au lieu de 2025.
De tels retards n’ont rien d’inhabituel. Les prévisions de Tesla ont toujours été optimistes, et l’industrialisation des Model 3 a été laborieuse, avant de se révéler un véritable succès. Il est donc impossible de savoir si le retard est simplement lié à des difficultés de finalisation, ou s’il traduit des problèmes de fond qui ne seraient pas encore divulgués.
Une concurrence qui n’attend pas
La Chine a misé gros sur la robotique, et entend produire ses propres robots dès 2025. Il est donc probable que marché chinois des robots Optimus se limite dans un premier temps aux usines Tesla en Chine ! L’art chinois du dumping, déjà démontré dans les batteries électriques, ne laissera sans doute guère de place à une concurrence étrangère n’ayant pas déjà placé ses pions en avance !
Les rivaux occidentaux sont tout aussi préoccupants pour Tesla. L’impressionnant Atlas de Boston Dynamics réalise d’ores et déjà des prouesses qui lui ont valu d’être exposé pour ses performances dans une exposition organisée par la réunion des musées nationaux au Musée du Luxembourg !
La force de l’intégration verticale
L’avantage qui reste à Tesla, c’est de dominer toute la chaîne. La firme américaine est l’un des leaders de l’intelligence artificielle et l’un des acteurs majeurs de la voiture électrique. Elon Musk crée simplement un modèle d’intégration verticale digne des firmes américaines d’avant les lois anti-trust ou des chaebols coréens.
Optimus, quels que soient ses qualités et ses défauts, sera le robot officiel de Tesla, et c’est suffisant pour lui permettre d’atteindre la taille critique. Il ne s’imposera sans doute pas en Chine, mais qui peut s’imposer dans un marché aussi contrôlé que la Chine actuellement ? Cela ne l’empêchera pas d’être une des stars de la robotique de demain !