Une décision véritablement historique : Google a été reconnue coupable d’avoir profité de son monopole de manière illégale. L’entreprise se retrouve dans la tourmente : la justice pourrait, dans le pire des cas, demander le démantèlement de la firme géante.
Une décision de justice lourde de conséquences
Dans le cas où la justice demandait le démantèlement de Google, ce serait une première pour une entreprise avec un tel poids sur le marché. Néanmoins, le New York Times met en avant d’autres solutions possibles pour sanctionner le géant des services technologiques. Ainsi, la firme pourrait se voir obligée de rompre ses accords avec Apple, faisant de Google le moteur de recherche par défaut sur iOS.
L’entreprise versait 20 milliards de dollars à Apple pour avoir droit à cette option. Sans surprise, Apple défend donc son rival dans cette affaire, après avoir été elle-même condamnée en mars dernier. La justice pourrait également forcer Google à mettre ses données à la disposition de ses concurrents. Cependant, si le démantèlement se faisait, Google se retrouverait séparée en deux entités distinctes : Android et Chrome.
Quels résultats en cas de scission ?
Dans l’éventualité où Google serait démantelée, ce seraient les deux entités principales constituant Google, Android et Chrome, qui se retrouveraient séparées. Ce serait terrible pour la société mère de Google, le groupe Alphabet. Alors que la firme enchaîne les innovations technologiques dans de nombreux domaines et continue d’améliorer le moteur de recherche Google Chrome, cette scission pourrait bien lui faire perdre sa place parmi les GAFAM. Cette scission est très sérieusement envisagée.
En effet, Android représente près de 2,5 milliards d’appareils : un quasi-monopole sur le marché. En séparant Google en deux entreprises distinctes, il serait possible de changer la donne. Une remise à égalité serait aussi possible en rompant les accords définissant Chrome comme moteur de recherche par défaut. Ces derniers sont estimés à près de 26 milliards.
De quoi est accusé Google exactement ?
C’est la juge Amit P. Mehta, travaillant pour le tribunal fédéral de Columbia, qui se charge de l’affaire. Elle a ainsi constaté que Google forçait les constructeurs de hardware à signer des accords pour que des applications telles que Gmail ou le Google Play Store soit accessible sur leurs appareils. Ainsi, l’entreprise pouvait implanter le moteur de recherche Google dans la plupart des écosystèmes technologiques.
La condamnation de Google rencontre un fort écho dans l’Union Européenne. Cette dernière lutte depuis longtemps contre la domination de Google et salue le travail de la justice américaine. Cependant, nous ne sommes encore qu’au début des délibérations, qui devraient encore durer un bon moment.
Quel avenir pour Google ?
Quel que soit le résultat des délibérations, la firme californienne devrait perdre une grande partie de sa puissance. L’entreprise s’était montrée très efficace pour protéger ses utilisateurs des attaques extérieures, mais, à la lumière de sa condamnation par la justice américaine, on peut se demander si elle vaut mieux que les pirates informatiques. Dans tous les cas, il faudra encore plusieurs mois pour avoir une idée claire de l’avenir de Google et de l’impact qu’aura la sanction que l’entreprise subira sur le marché de l’informatique. Il s’agit cependant d’un événement historique, qui va bouleverser les rapports de force.