Les constructeurs automobiles ont mis du temps avant d’équiper leurs voitures de systèmes multimédia performants. Hélas, ces derniers se sont révélés archaïques par rapport à Android auto et à Car play, au grand dam des constructeurs. Ainsi, dès qu’on leur laisse le choix, les utilisateurs choisissent d’utiliser leurs smartphones plutôt que l’OS de leur véhicule.
Une préférence marquée pour les interfaces Android et iOS
Un rapport de JD Power met en avant le fait que les systèmes d’info-divertissement des véhicules sont l’une des catégories les moins bien notées du domaine. Ainsi, ces systèmes embarqués ne récoltent une note de satisfaction d’à peine 805 points, alors que les conducteurs utilisant Android auto donnent une note de 832 et une note de 840 pour ceux les utilisateurs de Car play.
Un critère important, dans un monde où les voitures emportent toujours plus d’informatique. Selon le rapport, cela témoignerait d’une préférence pour la simplicité d’utilisation de leur smartphone à l’intérieur du véhicule, plutôt que pour l’apprentissage d’une nouvelle interface. La préférence est suffisamment marquée pour inquiéter les constructeurs automobiles ayant choisi d’investir dans une solution propriétaire, contrairement à ceux qui ont décidé d’amortir leurs coûts en confiant la partie logicielle à une entreprise spécialisée.
Les constructeurs face à un choix
Dans cette situation, les constructeurs se retrouvent face à un choix difficile. Comme la plupart des véhicules sont désormais compatibles avec Car play et Android auto, ils peuvent s’en remettre complétement à Google et à Apple pour s’occuper de leur partie logicielle. L’autre choix est celui qui a été fait par des constructeurs haut de gamme tels que BMW ou Mercedes : continuer à proposer un système maison, ce qui leur coûte plus cher en développement, avec le risque que les utilisateurs ne soient pas aussi satisfaits.
Dans un contexte ou le marché automobile fait face à l’arrivée des marques chinoises, cette situation rajoute une source d’inquiétude supplémentaire pour les constructeurs, qui tentent de rester compétitifs. Il suffirait de quelques mauvais choix pour que les leaders mondiaux dans le domaine de l’automobile perdent leur place.
Une question de protection des données
La question va plus loin que le simple choix industriel. En effet, faire le choix d’abandonner la partie logicielle des voitures à Google ou Apple signifie également leur offrir les données des utilisateurs. Dans l’autre sens, les constructeurs ayant choisi de créer eux-mêmes leur partie logicielle ont en même temps refusé de céder ces données à une entreprise tiers, quitte à fournir une interface moins appréciée par les utilisateurs.
Si cette question de protection des données parvient à l’oreille de ces derniers, il est fort probable qu’ils réfléchissent à deux fois avant de choisir d’utiliser Car play ou Android auto plutôt que le logiciel d’origine de leur voiture. Cependant, ces questions ne sont que rarement mises en avant auprès du grand public.
Une période de révolution dans le monde de l’automobile
Le monde de l’automobile traverse une période de grand changement. Les voitures sont de plus en plus connectées, leurs systèmes logiciels intègrent l’IA et de nombreuses innovations accompagnent la transition vers les voitures électriques.
C’est pourquoi il est très important pour les constructeurs automobiles de bien comprendre tous les enjeux, afin de continuer à être appréciés des conducteurs sans avoir à sacrifier l’éthique et les bénéfices. La présence des GAFAM sur le marché de l’automobile ne peut qu’inquiéter fortement les acteurs en place, qui pourraient facilement se voir reléguer au second plan s’ils ne se maintiennent pas au niveau.